- immoralité
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• 1777; de immoral♦ Caractère d'une personne, ou de ce qui est immoral. ⇒ corruption, dépravation, vice. Immoralité d'un homme, d'une société. « L'immoralité, c'est la révolte contre un état de choses dont on voit la duperie » (Renan). — Immoralité d'une conduite, d'un ouvrage. ⊗ CONTR. Moralité. Honnêteté, pureté, vertu.Synonymes :- cynisme- dépravation- indécence- licence- obscénité- viceimmoralitén. f. Caractère d'une personne ou d'une chose immorale. L'immoralité d'un homme, d'un ouvrage, d'une doctrine.⇒IMMORALITÉ, subst. fém.A. — Conduite ou comportement immoral (d'une personne). Synon. corruption, cynisme, débauche, dépravation, dévergondage, dissolution, licence, lubricité, obscénité, vice. Être accusé, suspect d'immoralité. La garantie de notre liberté, c'est l'immoralité joyeuse du peuple. Il faut que le peuple s'amuse, chante, boive, danse; pendant ce temps-là, nous sommes libres (RENAN, Drames philos., Prêtre Némi, 1885, IV, 3, p. 591). Mon imagination faisait le jeu de supposer qu'Albertine aurait pu, au lieu d'être la bonne jeune fille qu'elle était, avoir la même immoralité, la même faculté de tromperie qu'une ancienne grue (PROUST, Sodome, 1922, p. 804). V. devenir2 ex. 1.— Vx, au plur. Actions ou paroles immorales. Sans donner aucun signe de repentir, sans remplir les derniers devoirs du chrétien, sans rétracter les immoralités et les scandales de sa vie (CHATEAUBR., Mém., t. 4, 1848, p. 566).B. — Caractère immoral (d'une action, d'une parole, d'une chose et en partic. d'une production littéraire ou artistique). Immoralité d'une doctrine, d'un livre, d'un ouvrage, d'une pièce, d'un tableau; immoralité d'une politique. L'immoralité démocratique tient d'abord au régime des assemblées, au gouvernement collectif (MAURRAS, Kiel et Tanger, 1914, p. XXXI) :• ... au nom d'impératifs moraux, on aboutit à cette immoralité que constitue en littérature une attitude négligente, conformiste, peu sincère ou peu loyale à l'égard de la réalité. En présentant aux lecteurs une réalité pipée et tronquée, (...) on éveille en eux la désaffection et la méfiance...SARRAUTE, Ère soupçon, 1956, p. 152.Prononc. et Orth. : [im(m)
]. Att. ds Ac. dep. 1798. Étymol. et Hist. 1777 (Cour. de l'Europe, 7 février — I, p. 237 — ds PROSCHWITZ Beaumarchais, p. 123). Dér. de immoral; suff. -ité d'apr. moralité; cf. l'angl. immorality (ca 1566 ds NED), et lat. médiév. attesté dès ca 1270 ds LATHAM. Fréq. abs. littér. : 286. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 607, b) 404; XXe s. : a) 494, b) 182. Bbg. BARB. Loan-words 1921, p. 259. - UNDHAGEN (L.). Morale et les autres lexèmes formés sur le radical moral-. Lund, 1975, pp. 171-172.
immoralité [i(m)mɔʀalite] n. f.ÉTYM. 1777; de immoral.❖1 Caractère immoral (d'une personne, d'une chose). ⇒ Corruption. || L'immoralité d'un homme (→ Fange, cit. 8), d'un peuple (→ Frivolité, cit. 4), d'une société (→ Blesser, cit. 15). || Être accusé, suspect d'immoralité (→ Culpabilité, cit. 3). || Affectation d'immoralité. ⇒ Cynisme (cit. 3). || Morale et immoralité (→ Conformité, cit. 6). ⇒ Amoralité. || Une parfaite immoralité en affaires.1 Si l'on était vertueux, où placeriez-vous vos articles sur l'immoralité du siècle ? Vous voyez bien que le vice est bon à quelque chose.Th. Gautier, Mlle de Maupin, Préface, p. 4.2 La femme Sand est le Prudhomme de l'immoralité.Elle a toujours été moraliste.Seulement elle faisait autrefois de la contre-morale.Baudelaire, Journaux intimes, Mon cœur mis à nu, XXVI.3 L'immoralité, c'est la révolte contre un état de choses dont on voit la duperie.Renan, Dialogues philosophiques, Certitudes, Œuvres, t. I, p. 575.♦ (1784, Beaumarchais). || L'immoralité d'une conduite, d'un acte. || Immoralité d'une doctrine, d'un ouvrage, d'un tableau. || Rousseau a dénoncé l'immoralité du théâtre de Molière. || L'immoralité d'une politique, de certaines conventions (→ Immoral, cit. 1; fraude, cit. 2). — Spécialt, dans le domaine des mœurs sexuelles (→ ci-dessous, cit. 5). ⇒ Dépravation, dévergondage, licence, obscénité, vice.4 Est-ce mon page, enfin, qui vous scandalise ? et l'immoralité qu'on reproche au fond de l'ouvrage serait-elle dans l'accessoire ?Beaumarchais, le Mariage de Figaro, Préface, p. 161.5 (…) nous voulions simplement démontrer aux pieux feuilletonistes qu'effarouchent les ouvrages nouveaux et romantiques, que les classiques anciens, dont ils recommandent chaque jour la lecture et l'imitation, les surpassent de beaucoup en gaillardise et en immoralité.Th. Gautier, Préface de Mlle de Maupin, p. 14 (éd. critique Matoré).6 Le reproche d'immoralité, qui n'a jamais failli à l'écrivain courageux, est d'ailleurs le dernier qui reste à faire quand on n'a plus rien à dire à un poète.Balzac, Avant-propos, Pl., t. I, p. 10.7 Ce m'est une douleur de contredire M. Larroumet; mais cette immoralité est-elle bien une des nouveautés du Mariage de Figaro ? Vous trouverez dans maintes comédies de l'ancien répertoire, des ramas de coquins beaucoup plus accomplis, ce me semble.Jules Lemaître, Impressions de théâtre, 3e série, Beaumarchais, p. 130.8 Ce n'était pas leur immoralité (de ces œuvres) qui le choquait. Moralité, immoralité, amoralité, — ces mots ne veulent rien dire. Christophe ne s'était jamais fait de théories morales; il aimait dans le passé de très grands poètes et de très grands musiciens, qui n'étaient pas de petits saints (…)R. Rolland, Jean-Christophe, La foire sur la place, I, p. 718.2 (1777). Vx. (Une, des immoralités). Action, parole immorale. || Sa conduite n'est qu'une suite d'immoralités (Littré).❖CONTR. Moralité. — Honnêteté, morale, pureté, vertu.
Encyclopédie Universelle. 2012.